Le Fonds pour enfants des Nations Unies (UNICEF) a appelé samedi les dirigeants talibans de l’Afghanistan à soulever immédiatement l’interdiction continue de l’enseignement secondaire des filles, avertissant que la restriction menace l’avenir de millions de filles afghanes qui ont été privées de leur droit d’apprendre depuis que le pouvoir a repris le pouvoir en août 2021.
Dans un communiqué marquant le troisième anniversaire de l’interdiction, la directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, a souligné que les restrictions continues des talibans à l’éducation auront des conséquences désastreuses pour l’économie du pays, le système de santé et le développement global. Elle a déclaré: «Alors qu’une nouvelle année scolaire commence en Afghanistan, 400 000 filles supplémentaires sont désormais privées de leur droit à l’éducation, ce qui porte le nombre total à 2,2 millions… si ces jeunes filles brillantes continuent de se voir refuser une éducation, les répercussions dureront des générations. »
L’UNICEF a exhorté les talibans à renverser sa décision et à permettre à toutes les filles de retourner à l’école immédiatement. L’agence a appelé la communauté internationale à continuer de défendre les droits des filles afghanes et à soutenir les initiatives en veillant à ce qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Russell a conclu: «L’avenir des filles afghanes et du pays dans son ensemble dépend de l’éducation.»
Les talibans ont initialement promis de rouvrir les écoles secondaires pour les filles, mais ont regéré à plusieurs reprises leurs engagements. Le haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a précédemment décrit la restriction comme «profondément dommageable pour l’Afghanistan», déclarant que l’exclusion systématique des filles de l’éducation exacerbe la crise humanitaire du pays et affaiblit son avenir économique. En décembre 2024, des rapports ont émergé que les talibans envisageaient une nouvelle interdiction des femmes qui étudient dans les facultés médicales, notamment les soins infirmiers, les sages-femmes et la gynécologie. L’UNICEF a averti qu’une telle politique arrêterait immédiatement l’éducation médicale de milliers de femmes, mettant en danger l’accès aux femmes et aux enfants aux services de santé essentiels.
L’Afghanistan reste l’une des pires crises humanitaires au monde, avec environ 23,7 millions de personnes, dont 12,3 millions d’enfants, nécessitant une assistance humanitaire. Le pays se débat avec les conflits, les déplacements, l’insécurité alimentaire et les catastrophes liées au climat et tLe rachat des talibans en 2021 a encore exacerbé l’instabilité économique de l’Afghanistan.
L’UNICEF a travaillé pour atténuer les effets de l’interdiction de l’éducation en fournissant des voies d’apprentissage alternatives. En 2023, l’UNICEF a soutenu 686 000 enfants grâce à 21 355 cours d’éducation communautaire. L’organisation a distribué du matériel éducatif, des manuels et des tentes haute performance. En outre, l’UNICEF travaille à rouvrir les écoles qui sont fermées depuis des années en raison de l’insécurité et du manque de financement tout en formant et en compensant les enseignants.