L’ONU a averti mercredi que la récente augmentation de la violence des gangs en Haïti a conduit au déplacement forcé de plus de 60 000 citoyens, marquant un record dans la situation humanitaire déjà désastreuse du pays.
L’ONU a noté que l’escalade de la violence des gangs dans la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, s’est propagée à plusieurs quartiers à l’extérieur de la capitale et a même atteint les zones sécurisées restantes. Cela a contraint les communautés locales à fuir à la recherche de la sécurité, créant une crise de déplacement interne. Le nombre de Haïtiens déplacés de force a atteint un record, s’élevant à trois fois le nombre de réfugiés enregistrés l’année dernière.
Grégoire Goodstein, le chef de l’agence de migration des Nations Unies (OIM) en Haïti, a décrit la situation: «Nous n’avons jamais observé un si grand nombre de personnes qui se déplaçaient en si peu de temps. Les familles sont déracinées à maintes reprises, forcés de tout laisser alors qu’ils fuient pour la sécurité.»
Cette crise de déplacement se produit en plus d’une situation humanitaire détériorée dans le pays ravagée par des conflits en cours entre les forces de sécurité gouvernementales et les gangs armés. Dans sa déclaration, l’ONU a expliqué que les communautés déplacées en Haïti ont toujours besoin d’une protection et d’un accès immédiat aux services vitaux. Cependant, les agences humanitaires ont du mal à répondre à ces besoins en raison du nombre croissant de personnes déplacées et du manque de ressources.
L’OIM a affirmé qu’elle poursuivrait ses efforts pour soulager et soutenir les Haïtiens déplacés malgré les défis. Cependant, il a souligné que la restauration de la sécurité et de la stabilité en Haïti en mettant fin aux affrontements armés en cours est le seul moyen de soulager les crises réfugiées et humanitaires que la population connaît. L’agence a en outre souligné que cela nécessitait une coopération internationale pour augmenter le financement du travail humanitaire et améliorer les ressources de la police du pays.
La crise humanitaire en Haïti provient de la violence des gangs qui a augmenté depuis l’assassinat du président Jenel Moïse en 2021. Les efforts du gouvernement pour réprimer le conflit et l’ordre de restauration se sont révélés inefficaces. En octobre 2023, le Conseil de sécurité des Nations Unies a publié la résolution 2699, qui a créé une mission de soutien à la sécurité multinationale en Haïti pour aider la police nationale d’Haïti.
Ces conflits ont conduit à une détérioration du système de santé du pays et ont déclenché une vague d’abus ciblant des individus vulnérables, tels que les enfants et les femmes. Ces abus comprennent le recrutement forcé d’enfants dans des gangs armés, ainsi que des cas d’enlèvement et de violence sexuelle. En janvier, l’ONU a signalé une escalade de la violence des gangs en Haïti avec une augmentation de 1 000 décès par rapport à l’année précédente. Par conséquent, l’expert des droits de l’homme de l’ONU en Haïti a exhorté la communauté internationale à améliorer ses efforts pour aider le gouvernement haïtien à rétablir l’ordre et la sécurité.