Haïti fait face à une catastrophe humanitaire alors que la violence des gangs s’intensifie, déplaçant plus de 60 000 personnes en quelques semaines et poussant le pays vers l’effondrement, ont averti les Nations Unies lundi.
La représentante spéciale de l’ONU, María Isabel Salvador, a déclaré au Conseil de sécurité que Haïti «s’approchait d’un point de non-retour». Février et mars seuls ont vu plus de 1 000 décès et près de 400 blessures dans l’État des Caraïbes. Les opérations d’aide déferlent, avec des routes bloquées, des vols suspendus et des pénuries de financement critiques limitant l’aide de sauvetage.
La crise actuelle est enracinée dans un cycle d’instabilité de longue date, aggravée de façon spectaculaire par l’assassinat du président Jenel Moïse en 2021. Son meurtre a créé un vide de pouvoir dangereux et a déclenché une vague de chaos politique, permettant aux gangs d’étendre leur influence sans contrôle.
Human Rights Watch (HRW) a récemment averti que les groupes armés contrôlent presque tous les Port-au-Prince, la violence se répandant dans des quartiers auparavant sécurisés. Les écoles, les hôpitaux et les infrastructures de base ont été détruites, tandis que le système de santé continue de se désintégrer. Les populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, font face à des abus rampants, notamment la violence sexuelle, le recrutement forcé et les enlèvements. HRW a condamné l’inaction de la communauté mondiale, avertissant que les civils sont à «un risque grave car seulement 10% du capital reste sous le contrôle du gouvernement.
Formé en 2024, le gouvernement de transition d’Haïti a eu du mal à contenir la violence, déclarant un état d’urgence au milieu de la colère du public et des manifestations de rue. Les groupes d’autodéfense ont émergé, mais sont incapables de résister à des gangs bien armés.
Plus tôt ce mois-ci, la communauté des Caraïbes (CARICOM) a exhorté son calme, soulignant l’importance du Conseil de transition dans la restauration de la gouvernance constitutionnelle. L’ONU a également réaffirmé son engagement en vertu de la résolution 2699, qui a créé le MSS pour soutenir les forces de police dépassées d’Haïti.
L’ONU a averti que seule la coopération internationale, grâce à une aide à la sécurité urgente et au financement humanitaire, peut empêcher l’effondrement total de la société.
L’ONU a précédemment condamné la vague de violence des gangs en Haïti, décrivant l’augmentation du déplacement comme le pire de l’histoire récente, trois fois plus élevé que les chiffres enregistrés l’année dernière. Grégoire Goodstein, chef de l’agence de migration des Nations Unies (OIM) en Haïti, a déclaré que «[t]L’échelle de la crise est sans précédent. » Il a souligné que «[f]Les amilies sont déracinés maintes et maintes fois, obligés de tout laisser derrière. »