Les cabinets d’avocats Scott + Scott et Darrois Villey Maillot Brochier ont poursuivi mercredi la société mère de Facebook, Meta, au nom des principaux éditeurs de France sur les pratiques commerciales prétendument illégales du géant de la technologie.
Une première de l’histoire française, des sociétés de médias éminentes, dont TF1, France TV et BFM, faisaient partie de 67 sociétés de médias représentant 200 publications dans l’affaire. La plainte, qui a été déposée devant le tribunal des affaires de Paris, a accusé Meta d’avoir atteint la domination du marché dans le secteur de la publicité numérique à la suite de pratiques illégales.
La collecte à grande échelle de données personnelles des utilisateurs de Meta pour alimenter son modèle publicitaire ciblé est le principal objectif du procès français contre la société.
La dernière contestation judiciaire contre Meta intervient après que l’organisation des droits numériques EKO a déposé des plaintes auprès des autorités de protection des données en février, s’opposant aux pratiques publicitaires illégales de Meta. Les cabinets d’avocats allèguent que l’exploitation du marché par Meta lui a permis de monopoliser la majorité des investissements publicitaires au détriment d’autres petites entreprises. Le procès souligne que Meta et Google ont un bastion sur le marché de la publicité en ligne, représentant 75% du marché et 90% de sa croissance.
Ce procès contre Meta, qui, avec Google, domine le secteur de la publicité dans l’Union européenne (UE), est le dernier d’une série d’affaires judiciaires contre la société de technologie multinationale. La Commission européenne a publié en 2024 un 797,72 millions d’euros Fine contre Meta en raison de sa violation des réglementations antitrust de l’UE. L’amende a été émise à la suite de l’imposition de Meta de conditions de négociation déloyale sur d’autres fournisseurs de services de publicité classifiés. L’interdiction de la maltraitance d’une position dominante est consacrée au droit de la concurrence de l’UE en vertu de l’article 102 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFEU) et de l’article 54 de l’accord sur le domaine économique européen (EEE).
La domination elle-même n’est pas illégale, mais des entités économiques et des entreprises dominantes telles que Meta ont la responsabilité de s’assurer que sa position sur le marché n’a pas d’impact négatif sur une véritable concurrence avec d’autres sociétés qui ont une part de marché plus petite. La concurrence dans le secteur de la publicité aide à accroître l’efficacité entre les entreprises pour répondre aux intérêts évolutifs des consommateurs. Malgré cela, une concurrence excessive peut entraver l’innovation, entraînant un manque de productivité globale.
Quelques heures avant le dépôt de l’affaire française, les autorités antitrust de l’UE ont infligé une amende à Meta et Apple un total combiné de 700 millions d’euros en vertu de la loi sur les marchés numériques de l’UE (DMA) sur ses actions d’élaboration des règles de concurrence équitable. Si un précédent est quelque chose à passer, ce cas monumental pourrait établir une référence importante pour la façon dont Big Tech est contesté en Europe, mais pour l’instant, le résultat reste à voir.