Un tribunal à Delhi, Inde, Vendredi, a rejeté une contestation du ministre du Cabinet local de Bharatiya Janata (BJP), Kapil Mishra, à une assignation dans une affaire impliquant des allégations selon lesquelles il a fait des déclarations inflammatoires lors des élections à l’Assemblée législative de Delhi 2020.
Le juge spécial Jitendra Singh a confirmé la citation à comparaître contre Mishra, rejetant son argument selon lequel ses déclarations n’ont pas favorisé l’inimitié entre les communautés en vertu de l’article 125 de la représentation de la loi du peuple, 1951 (RPA). Le tribunal a jugé que les allégations contre Mishra étaient suffisantes pour poursuivre l’affaire.
Mishra, un ancien dirigeant du parti Aam Aadmi (AAP) qui a ensuite rejoint le BJP, a déjà été élu membre de l’Assemblée législative de Delhi. Il a été le ministre de l’Eau de Delhi avant d’être retiré du gouvernement AAP en 2017.
L’affaire contre Mishra provient des publications sur les réseaux sociaux présentées les 22 et 23 janvier 2020, où il aurait déclaré que les élections seraient un concours entre «l’Inde et le Pakistan» et se qualifieraient dans certaines régions de Delhi comme «mini-pakistan». L’officier de revenus a par la suite déposé une plainte, conduisant à l’enregistrement d’un rapport de police.
L’équipe juridique de Mishra a fait valoir que ses déclarations faisaient référence à un pays, pas à une communauté religieuse, et ne violaient donc pas l’article 125 de la loi RP. Le tribunal a rejeté cette défense, déclarant que le mot «Pakistan» était «habilement tissé» dans ses déclarations pour évoquer des sentiments communaux, une tactique qui ne pouvait pas être autorisée en vertu des lois électorales. Le juge Singh a noté que même une référence implicite à une communauté religieuse particulière pourrait être facilement reconnue, faisant des déclarations présumées une «tentative effrontée de promouvoir l’inimitié pour des motifs religieux».
Dans sa décision, Singh a souligné le devoir constitutionnel de la Commission électorale d’empêcher la polarisation communautaire aux élections. Il a fait remarquer que l’Inde a été témoin d’une tendance des politiciens utilisant la rhétorique de division pour obtenir des votes, avertissant que de telles tactiques menacent le tissu démocratique et pluraliste du pays. Mishra devra désormais faire face à un procès pour promouvoir l’inimitié lors des élections de 2020.