Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, destitué, a refusé jeudi d’assister à une deuxième journée d’interrogatoire après avoir été arrêté en raison de sa déclaration de la loi martiale, selon les médias locaux.
Les avocats de Yoon ont déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se conformer aux ordres des enquêteurs de se soumettre à un interrogatoire supplémentaire, invoquant des inquiétudes quant à son bien-être physique. Son équipe a également indiqué qu’il avait déjà expliqué sa position lors de l’interrogatoire de mercredi et qu’il n’avait rien d’autre à dire aux enquêteurs.
Yoon a été placé en garde à vue mercredi matin dans son palais présidentiel après une confrontation entre les enquêteurs et l’équipe de sécurité présidentielle. Yoon a ensuite passé 10 heures d’interrogatoire avec le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO), qui a déclaré qu’il était resté silencieux tout au long de l’interrogatoire.
Le tribunal du district ouest de Séoul a émis un mandat d’arrêt contre le président destitué le 31 décembre 2024, autorisant les enquêteurs à détenir Yoon jusqu’à 48 heures après son arrestation. Une fois ces 48 heures écoulées, les enquêteurs doivent soit demander un mandat d’arrêt formel contre lui, ce qui leur permettra de le détenir jusqu’à 20 jours, soit le libérer.
Le Service de sécurité présidentielle (PSS) avait précédemment bloqué une tentative d’exécution du mandat d’arrêt, ce qui avait conduit à la démission du chef du PSS. Le mandat a été réémis après que les enquêteurs n’ont pas réussi à arrêter le président avant l’expiration du mandat initial, le 6 janvier.
L’équipe de défense de Yoon affirme que le mandat n’est pas valide, arguant que le tribunal du district ouest de Séoul n’avait pas la compétence appropriée pour le délivrer. Son équipe a demandé au tribunal du district central de Séoul de réexaminer la légalité du mandat, et le tribunal devrait rendre sa décision jeudi soir.
Le CIO enquête sur Yoon pour des accusations d’insurrection et d’abus de pouvoir liées à sa déclaration de la loi martiale le 3 décembre. Yoon a affirmé que le Parti démocrate, le parti d’opposition qui contrôle l’Assemblée nationale, était aligné sur les forces communistes nord-coréennes. L’Assemblée nationale a rapidement levé l’ordre de la loi martiale et destitué le président, estimant qu’il avait violé l’article 77 de la Constitution sud-coréenne. L’article 77 limite la loi martiale aux situations de guerre, de conflit armé ou d’urgences nationales similaires.
Selon l’article 65 de la Constitution nationale, la Cour constitutionnelle a jusqu’en juin 2025 pour déterminer si elle doit officiellement démettre Yoon de ses fonctions ou le réintégrer. La procédure de mise en accusation du tribunal a débuté mardi.