Le tremblement de terre dévastateur qui a frappé la région de l’Atlas le 8 septembre 2023 aurait dû être un appel à l’action pour le gouvernement, mais au lieu de cela, il a mis en lumière son incompétence manifeste et son indifférence. Alors que les victimes continuent de souffrir, la lenteur de la reconstruction est devenue un symbole de l’échec gouvernemental.
Près d’un an et demi après la catastrophe, de nombreuses familles vivent encore dans des conditions désastreuses, leurs maisons et leurs moyens de subsistance réduits à néant. Ce retard dans la reconstruction n’est pas seulement inacceptable, il est révélateur d’un mépris flagrant pour la dignité humaine. La détresse psychologique et sociale des sinistrés est exacerbée par l’absence d’une réponse adéquate de la part des autorités.
Les lourdeurs bureaucratiques et les procédures interminables continuent de freiner le processus de reconstruction. Au lieu de faciliter l’aide aux victimes, le gouvernement s’enlise dans une bureaucratie inefficace qui ne fait qu’aggraver la situation. Les délais d’obtention des licences et des autorisations sont inacceptables et témoignent d’un manque de sérieux face à l’urgence de la situation.
La répression des voix critiques est une réalité troublante dans ce contexte. Said Ait Mahdi, chef de la Coordination des victimes du séisme d’Al-Haouz, a été condamné à trois mois de prison pour avoir osé dénoncer la gestion calamiteuse du gouvernement. Cette condamnation illustre une volonté manifeste de faire taire ceux qui cherchent à défendre les droits des victimes, créant ainsi un climat de peur qui entrave toute forme de dialogue constructif.
Les zones reculées, déjà fragilisées, font face à une négligence inacceptable. Les difficultés d’accès à ces régions ne devraient pas justifier un abandon total. Au contraire, elles devraient inciter le gouvernement à redoubler d’efforts pour fournir l’aide nécessaire. Le non-respect des spécificités locales dans la reconstruction, avec des constructions qui dénaturent le patrimoine, témoigne d’un manque de respect pour la culture locale et d’une vision à court terme.
Il est impératif que le gouvernement prenne conscience de la gravité de la situation et agisse en conséquence. Accélérer le processus de reconstruction et fournir les budgets nécessaires ne sont pas des options, mais des impératifs. Les procédures doivent être simplifiées et une transparence totale garantie dans le processus. Une stratégie cohérente doit être mise en place, et les responsables doivent rendre des comptes sur la qualité des travaux et la gestion des fonds.
L’échec du gouvernement à gérer les conséquences du tremblement de terre de l’Atlas est une opportunité pour réévaluer les politiques de gestion des catastrophes. Cependant, cela ne doit pas rester un exercice théorique. Les victimes méritent une réponse à la hauteur de leur souffrance, et il est grand temps que les responsables politiques prennent leurs responsabilités et agissent avec diligence.