Dans une alerte commune, UNICEFle Fonds des Nations Unies pour l’enfance, et FNUAPl’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, a déclaré que la montée des eaux avait bouleversé la vie des habitants de plusieurs gouvernorats yéménites et en particulier à Hudaydah, Hajjah, Sa’ada et Taizz. Le gouvernorat de Marib, au nord du pays, a également été touché.
« Des maisons, des abris et des biens ont été emportés », ont rapporté les agences des Nations Unies, ajoutant que dans les 72 heures qui ont suivi les inondations, plus de 80 000 personnes ont reçu des rations alimentaires d’urgence, des articles d’hygiène et des produits sanitaires pour femmes. « Ces articles offrent un soulagement immédiat aux difficultés causées par ces événements catastrophiques », ont déclaré les équipes humanitaires de l’ONU, avant d’avertir que des pluies torrentielles supplémentaires – qui ont commencé fin juin – devraient se poursuivre jusqu’en septembre.
Des besoins stupéfiants
Aujourd’hui, le bureau de coordination de l’aide des Nations Unies, OCHArapporte que plus de 18,2 millions de personnes au Yémen ont besoin d’une aide humanitaire, soit un peu moins de la moitié de la population totale du pays.
« Les inondations dévastatrices ont accru les besoins de la population, qui sont énormes », a déclaré Enshrah Ahmed, représentant de l’UNFPA au Yémen. Même si les équipes humanitaires travaillent d’arrache-pied, elles restent profondément préoccupées par l’ampleur des besoins croissants et les conditions météorologiques extrêmes prévues. « Les semaines et les mois à venir seront cruciaux pour garantir que les familles touchées puissent se relever et, à tout le moins, retrouver la vie », a déclaré M. Ahmed.
Depuis début août, plus de 180 000 personnes ont été touchées par les inondations et au moins 50 000 personnes ont été déplacées dans le seul gouvernorat d’Hodeïda – un chiffre qui risque d’augmenter dans les prochains jours, ont prévenu l’UNICEF et le FNUAP.
Fournitures et financement nécessaires
Les défis auxquels sont confrontées les équipes humanitaires comprennent les routes endommagées, les mines terrestres et les munitions non explosées sur la ligne de front et dans les zones civiles. Les pluies anormalement fortes pour la saison ont également épuisé les fournitures de secours distribuées par les équipes du Mécanisme de réponse rapide (RRM) de l’agence des Nations Unies, qui ont besoin de toute urgence de 4,9 millions de dollars pour intensifier l’intervention d’urgence.
En 2024, plus de 82 % des personnes assistées par les équipes RRM ont été gravement touchées ou déplacées par des chocs liés au climat, ont noté le FNUAP et l’UNICEF.
« La situation dans les zones inondées est dévastatrice. L’UNICEF et ses partenaires sont sur le terrain pour apporter le soutien urgent dont ont besoin les personnes touchées. Le rôle des équipes d’intervention rapide est essentiel dans des périodes de détresse comme celle-ci », a déclaré Peter Hawkins, représentant de l’UNICEF au Yémen.
Créé en 2018, l’objectif du RRM était de fournir un ensemble minimum d’assistance vitale immédiate et essentielle lors de catastrophes d’origine humaine ou naturelle aux personnes nouvellement déplacées et aux personnes se trouvant dans des sites de déplacement ou des zones difficiles d’accès.
Crise latente
Même avant cette dernière situation d’urgence, les besoins au Yémen étaient immenses et liés à une crise politique, humanitaire et développementale prolongée depuis le déclenchement des soulèvements en 2011. La situation a dégénéré en conflit en 2015 impliquant une coalition dirigée par l’Arabie saoudite aux côtés des forces gouvernementales contre les forces d’opposition houthies. et leurs alliés, mais un cessez-le-feu négocié par l’ONU – qui a expiré en 2022 – a été maintenu alors que les pourparlers de paix se poursuivaient. Les rebelles Houthis, également connus sous le nom d’Ansar Allah, ont également commencé à attaquer des navires commerciaux dans la mer Rouge – une route cruciale pour le commerce mondial – après le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre dernier. De profondes inquiétudes subsistent quant à la possibilité que les combats éclatent à nouveau.
