Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a déclaré qu’à mesure que les conditions météorologiques irrégulières dues à l’aggravation de la crise climatique « deviendront la norme », les choses ne feront qu’empirer.
Les précipitations inhabituellement élevées de ce mois-ci font suite à un hiver sec, rendant le sol trop difficile à absorber l’eau, conduisant à des inondations massives. Des températures anormalement chaudes pour la saison ont encore compliqué la situation en faisant fondre la neige des montagnes, provoquant le débordement des rivières et inondant les villages de boue.
« Alors que les catastrophes se succèdent et frappent ces communautés, ils sont repoussés dans la misère. Les récentes améliorations en matière de sécurité alimentaire en Afghanistan risquent désormais d’être perdues », dit Hsiao-Wei Lee, directeur pays du PAM pour l’Afghanistan.
“Ces familles ont besoin d’une aide d’urgence pour survivreet à plus long terme, ils ont besoin d’investissements dans les infrastructures communautaires qui contribuent à protéger leurs maisons, leurs terres et leurs moyens de subsistance.
Des destructions graves
Les inondations de la semaine dernière dues à de fortes pluies ont provoqué de graves dégâts dans les provinces de Ghor et de Faryab, dans le nord-ouest de l’Afghanistan. Plus de 130 personnes seraient mortes, des centaines d’autres seraient portées disparues et des milliers de maisons et d’entreprises auraient été détruites ou endommagées.
L’accès constitue également un défi majeur, car de nombreux villages sont isolés et les humanitaires ont du mal à atteindre les régions touchées.
À mesure que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent, le nombre de victimes devrait augmenter, soulignant le besoin urgent d’un soutien et d’une intervention internationaux accrus pour faire face à la crise humanitaire croissante en Afghanistan.
Les 10 et 11 mai, le nord-est a été frappé par de fortes pluies et des crues soudaines, affectant les provinces de Badakhshan, Baghlan et Takhar. Au moins 180 personnes auraient été tuées et 280 autres blessées.
Réponse du PAM
En réponse immédiate aux inondations, le PAM a fourni des biscuits enrichis et des suppléments nutritionnels aux enfants, et a travaillé avec des boulangeries locales pour distribuer du pain aux communautés les plus durement touchées.
À la fin de la semaine dernière, l’agence a commencé à distribuer des rations alimentaires et une aide en espèces dans les zones de marché fonctionnelles.
Pour sa réponse actuelle, le PAM a besoin de 14,5 millions de dollars supplémentaires pour couvrir l’aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence et les projets de renforcement de la résilience.
Pour atténuer les catastrophes futures, le pays investit dans des projets d’adaptation au climat, notamment la construction de murs de protection, de barrages et de canaux d’irrigation.
Notamment, un mur anti-inondation soutenu par le PAM à Baghlan a protégé 670 familles et 400 acres de terres agricoles pendant les fortes pluies.
DiCarlo en Afghanistan
Parallèlement, sur le plan politique, Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe aux affaires politiques de l’ONU, s’est rendue en Afghanistan du 18 au 21 mai, où elle a rencontré des responsables talibans, des membres de la communauté diplomatique à Kaboul et des représentants de la société civile.
Selon le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric, les discussions ont porté sur la réunion des envoyés spéciaux pour l’Afghanistan, que l’ONU organise dans la capitale qatarie, Doha, les 30 juin et 1er juillet.
La réunion vise à accroître l’engagement international avec l’Afghanistan d’une manière plus cohérente, coordonnée et structurée.
“Elle a adressé au ministre de facto des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, une invitation préalable du Secrétaire général à participer à la prochaine réunion des envoyés spéciaux”, a déclaré M. Dujarric aux journalistes lors du point de presse régulier à New York.
Les dirigeants talibans n’ont pas assisté à la dernier tour de la réunionqui s’est tenu en février.
