L’Agence malaisienne de contrôle maritime (MMEA) a déclaré samedi avoir refoulé deux bateaux transportant près de 300 immigrants du Myanmar, que les autorités pensaient être des réfugiés musulmans rohingyas.
Le directeur général du MMEA, le contre-amiral Datuk Mohd Rosli Abdullah, a déclaré que l’opération faisait suite à l’interception vendredi de deux bateaux qui tentaient d’entrer illégalement dans Pantai Teluk Yu, une plage de l’île balnéaire de Langkawi, au nord-est du pays. Les autorités ont arrêté les 196 migrants rohingyas sans papiers. Sur la base des informations reçues, ils ont réussi à localiser les deux autres bateaux transportant des clandestins du Myanmar.
L’autorité a ajouté que lors de la découverte du bateau, tous les réfugiés étaient dans un état d’épuisement après un long voyage sans provisions suffisantes de nourriture et de boissons, ce que croient les autorités. Il a déclaré que la MMEA avait aidé les réfugiés en leur fournissant de la nourriture et de l’eau fraîche avant que les deux bateaux ne soient expulsés des eaux frontalières du pays.
Le communiqué ne donne aucun autre détail sur la provenance des immigrants. Cependant, de nombreux Rohingyas vivant dans des camps de réfugiés au Bangladesh ont contacté les trafiquants pour chercher une vie meilleure ailleurs. Au 24 août 2024, le Bangladesh accueillait plus d’un million de réfugiés rohingyas qui ont fui les violences ethniques et religieuses au Myanmar.
La Malaisie est une destination populaire pour les réfugiés rohingyas en raison de sa population majoritairement musulmane malaise. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en novembre 2024, quelque 192 170 réfugiés et demandeurs d’asile étaient enregistrés auprès du HCR en Malaisie. Parmi eux, 111 410 sont des Rohingyas, ce qui représente 58 % de la population totale des réfugiés.
La Malaisie n’est pas partie à la Convention relative aux réfugiés de 1951 ni à son Protocole, qui définit les normes internationales de traitement pour la protection des réfugiés. Bien qu’il soit membre de l’ONU, le gouvernement malaisien ne dispose ni d’un cadre législatif ni administratif pour s’occuper des réfugiés, les laissant dans un no man’s land légal. Les réfugiés n’ont pas le droit de travailler, d’aller à l’école ou d’accéder aux soins médicaux.
Byrony Lau, directeur adjoint de Human Rights Watch pour l’Asie, rapporte que le gouvernement malaisien n’autorise pas le HCR à accéder aux centres de Baitul Mahabbah et aux dépôts d’immigration pour examiner les demandes d’asile. En conséquence, les autorités détiennent indéfiniment des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile rohingyas, car ils ne peuvent pas être réinstallés.