Lancement du Aperçu humanitaire mondialMartin Griffiths, coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, a salué les efforts héroïques des humanitaires, mais a souligné que le soutien international est loin de répondre aux besoins croissants.
« Nous remercions tous les donateurs pour leurs contributions, qui s’élèvent jusqu’à présent à 20 milliards de dollars cette année – mais cela ne représente qu’un tiers de ce qui était nécessaire », a-t-il déclaré.
« Si nous ne pouvons pas fournir davantage d’aide en 2024, les gens le paieront de leur vie », a-t-il prévenu.
Des décisions difficiles
Décrivant les objectifs que les humanitaires de l’ONU se sont fixés pour l’année à venir, M. Griffiths a expliqué que si 300 millions de personnes dans le monde auraient besoin d’aide, la réponse ciblerait 181 millions de ceux qui en ont le plus besoin dans 72 pays.
Ce chiffre représente une réduction significative par rapport aux 57 milliards de dollars prévus pour 2023, reflétant une plus grande concentration sur les besoins les plus urgents.
« Vous pouvez imaginer le travail acharné qu’il a fallu pour réduire ces chiffres », a déclaré le chef des affaires humanitaires de l’ONU, appelant à une approche ciblée et « ferme » de ce que les agences seront en mesure de réaliser.
M. Griffiths a clairement indiqué qu’il existe d’autres organisations, notamment la Croix-Rouge et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge, ainsi que Médecins Sans Frontières, qui présentent leurs propres appels et ont leurs propres réponses.
Facteurs de besoin
L’Aperçu humanitaire mondial identifie trois principaux facteurs de besoin : les conflits, la situation économique mondiale et l’aggravation de l’urgence climatique.
Le monde connaît de plus en plus de conflits, plus enracinés, avec des conséquences dévastatrices pour les civils. Près d’un enfant sur cinq dans le monde vit ou fuit des zones de conflit.
En 2023, l’éclatement d’un conflit généralisé au Soudan et les hostilités entre Israël et Gaza ont provoqué une augmentation spectaculaire du nombre de morts civiles.
En seulement cinq semaines, le nombre de civils tués dans le territoire palestinien occupé équivalait à près de 60 % du nombre total de civils tués dans le monde en 2022, qui était elle-même déjà l’année la plus meurtrière depuis le génocide rwandais de 1994.
Conséquences dévastatrices
Les conséquences du déficit de financement en 2023 ont été dévastatrices, comme le montrent certains exemples.
En Afghanistan, 10 millions de personnes ont perdu l’accès à l’aide alimentaire entre mai et novembre, tandis qu’au Myanmar, plus d’un demi-million de personnes ont été contraintes à des conditions de vie inadéquates.
Le Yémen est confronté à une situation désastreuse, avec plus de 80 pour cent des personnes ciblées manquant d’eau potable et d’assainissement, et au Nigeria, seulement 2 pour cent des femmes ayant besoin de services de santé sexuelle et reproductive et de prévention de la violence sexiste ont reçu l’aide nécessaire.
Financement et plus
En conclusion, M. Griffiths, qui est également secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, a souligné qu’outre le financement, la sécurité des humanitaires et de ceux qu’ils aident est essentielle.
« Donc, nous avons besoin d’argent. Nous avons besoin de sécurité. Nous avons besoin du droit international humanitaire », a-t-il souligné.
« Et nous avons besoin d’activisme pour rappeler aux gens qu’en réalité les opérations humanitaires sont un signe, un signal et un symptôme de la plus grande humanité », a-t-il ajouté.
