La consommation passive des médias sociaux semble renforcer les sentiments de déconnexion, selon une note d’orientation du JRC qui examine la relation entre l’utilisation des médias sociaux et la solitude.
Les réseaux sociaux sont devenus un élément incontournable de la vie quotidienne. Il facilite la connectivité mondiale, permettant aux individus d’engager des conversations, de collaborer et de partager des pensées, des photos et des idées. Il a transformé la façon dont les gens nouent des relations et construisent des communautés, libérés des barrières géographiques et autres, et a permis une communication constante avec leurs amis et leur famille, permettant des réponses immédiates et interactives.
Pourtant, pour beaucoup d’utilisateurs, notamment les plus jeunes, les médias sociaux semblent offrir un résultat plus complexe. Les communications en personne ont diminué parallèlement à l’augmentation drastique du temps passé en ligne, ce qui a conduit de nombreuses personnes à s’interroger sur l’impact potentiel des médias sociaux sur le bien-être en général et sur la solitude en particulier.
Dans la note d’orientation Loneliness and social media use in the European Union, le JRC propose la première analyse au niveau européen des modèles d’utilisation des médias sociaux et de l’association entre l’utilisation intensive des médias sociaux et la solitude. Les données sont tirées de l’enquête européenne sur la solitude (EU-LS) de 2022 menée par le JRC et révèlent que, lorsqu’il s’agit de la solitude vécue par les jeunes Européens, ce ne sont pas tant les heures passées sur les plateformes sociales qui comptent. le plus, c’est le comment.
Défilement passif vs engagement actif
L’étude du JRC, qui examine les modèles d’utilisation des médias sociaux en Europe, révèle qu’environ 34,5 % et 26,1 % des personnes interrogées âgées de 16 à 30 ans utilisent les sites de réseaux sociaux et les outils de messagerie instantanée plus de deux heures par jour. De plus, plus d’un tiers des jeunes interrogés présentent des tendances cohérentes avec une dépendance aux médias sociaux, comme négliger le travail, la famille ou l’école au profit des médias sociaux plusieurs fois par semaine. Pour les personnes âgées de 31 ans et plus, ces chiffres sont nettement inférieurs.
L’analyse empirique suggère que passer plus de deux heures par jour sur les sites de réseaux sociaux est associé à une augmentation substantielle de la prévalence de la solitude, mais les résultats mettent également en évidence une distinction cruciale. Même si l’utilisation passive intensive des médias sociaux est corrélée à une plus grande solitude, il n’existe pas d’association significative entre l’utilisation intensive des outils de messagerie instantanée ou entre l’utilisation active des médias sociaux et la solitude.
Cette distinction souligne le fait que le type d’engagement, et pas seulement le temps passé dessus, est un facteur clé pour déterminer si les médias sociaux ont un effet sur la solitude.
Implications politiques et prochaines étapes
Les conclusions du CCR s’alignent sur des recherches antérieures sur le sujet et sont particulièrement opportunes puisque le jour de son élection, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dans les orientations politiques pour 2024-2029 qu’« une enquête à l’échelle de l’UE sur le contexte plus large » Les impacts des médias sociaux sur le bien-être des jeunes seront lancés. Entre-temps, le CCR poursuivra ce travail aux côtés de la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission, en explorant les effets des médias sociaux des adolescents. habitudes sur leur bien-être, leur santé mentale et leur réussite scolaire.
Arrière-plan
Le rôle des médias sociaux dans la vie moderne est indéniable, mais leurs conséquences involontaires nécessitent une attention particulière. L’accent mis par l’UE sur la santé mentale des jeunes souligne l’importance de ces résultats, qui peuvent éclairer les politiques visant à un engagement numérique plus sain.
Cette note d’orientation fait partie d’une série de publications liées au projet pilote du Parlement européen « Surveiller la solitude en Europe », initié par le Parlement européen et mis en œuvre conjointement par la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion et le CCR.
Liens connexes
Solitude et utilisation des médias sociaux dans l’Union européenne
Orientations politiques de la Commission européenne pour 2024-2029
Projet de surveillance de la solitude en Europe : Solitude – Commission européenne
La solitude en Europe : déterminants, risques et interventions