Les experts de l’ONU ont appelé lundi à la fin de la détention arbitraire et indéfinie d’environ 52 000 personnes en Syrie.
Les individus détenus – principalement concentrés dans le nord-est de la Syrie – sont ceux que le gouvernement syrien accusés de membres du groupe extrémiste de l’État islamique en Irak et Levant (ISIL), avec plus de 52 000 personnes actuellement détenues à l’incommade sans procédure régulière, dont 60% sont des enfants.
La Syrie a connu le renversement du régime de Bachar al-Assad en 2024, après le règne de 40 ans de la famille Assad et une guerre civile dévastatrice de 14 ans qui a entraîné des violations de la droite de l’homme de masse et la torture systémique de milliers de personnes. Alors que le territoire auparavant sous le contrôle de l’EIIL a été libéré, les tensions avaient continué de se préparer entre l’armée nationale syrienne (SNA) et les forces démocratiques syriennes (SDF) lorsque le SDF a commencé à détenir des individus soupçonnés d’avoir des liens de l’EIL dans la région du nord-est du pays. Les deux groupes ont depuis accepté de fusionner dans le cadre de la mission du président par intérim Ahmed Al-Sharaa pour unir la Syrie.
Les détentions arbitraires de SDF n’ont ajouté que le nombre global de détentions et les disparitions forcées dans toute la Syrie pendant et après le règne d’Assad, avec des estimations de plus de 112 000 personnes signalées. Parmi ceux qui sont détenus dans des camps de détention, la majorité des gens ne sont pas seulement des suspects de l’EIIL, mais aussi des enfants, des familles de suspects, des orphelins, des réfugiés, des personnes déplacées en interne et des victimes de la traite des êtres humains, avec plus de la moitié des détenus étant des ressortissants non syriens.
Human Rights Watch (HRW) et des experts des Nations Unies – dont plusieurs rapporteurs spéciaux et des experts indépendants – ont exhorté la Syrie à utiliser la transition politique du pays comme une opportunité de concevoir une solution à cette crise, avec l’intégration sûre des prisonniers dans la société grand public. Des experts en matière de droits de l’homme ont également recommandé que d’autres pays soutiennent la Syrie en rapatriant leurs propres citoyens qui restent détenus.