Que s’est-il passé exactement?
La société de chemin de fer française SNCF a obligé ses clients à mentionner leur titre (“Sir” ou “Madame”) dans l’achat en ligne de billets. L’Association Mousse a déposé une plainte auprès de la French Data Protection Authority (CNIL), car elle pensait que cette pratique était contraire au RGPD, en particulier avec le principe de la datainimisation. Le CNIL a rejeté la plainte, mais Mousse s’est rendue au Conseil d’État, qui a par la suite posé des questions à la Cour de justice.
Le jugement de la Cour
La Cour de justice a jugé que le SNCF ne devrait pas percevoir le titre de ses clients, car cela n’est pas nécessaire pour la mise en œuvre de l’accord de transport. La Cour d’appel a souligné que le RGPD contient une liste épuisante des cas dans lesquels le traitement des données personnelles est licite, par exemple lorsqu’il est nécessaire pour la mise en œuvre d’un accord ou pour la représentation des intérêts légitimes du contrôleur.
Dans ce cas, la Cour d’appel a jugé que la personnalisation de la communication commerciale basée sur le titre du client n’est pas objectivement nécessaire pour la mise en œuvre de l’accord de transport. La compagnie ferroviaire pourrait également opter pour des expressions génériques et inclusives dans sa communication.
Implications pour les spécialistes du marketing
Ce jugement a des implications importantes pour les spécialistes du marketing et tous ceux qui souhaitent effectuer une communication personnalisée avec les clients. Il n’est plus autorisé à collecter systématiquement le titre ou le sexe des clients, à moins que cela ne soit strictement nécessaire pour la mise en œuvre de l’accord.
Quand pouvez-vous toujours collecter le sexe?
Il existe encore des situations dans lesquelles la collecte et le traitement du sexe ou du titre sont autorisés:
Permission (consentement): Si le client accorde une autorisation explicite pour le traitement de son sexe pour une communication personnalisée, cela est autorisé. Intérêt justifié: il peut également être autorisé sur la base de l’intérêt légitime de l’organisation, à condition que les conditions suivantes aient été remplies: les sujets de données sont correctement informés de l’intérêt légitime. Le traitement est nécessaire pour atteindre l’intérêt légitime. Les intérêts des sujets de données ne sont pas endommagés. Le test à trois étapes a été exécuté.
Quelques conseils supplémentaires:
Collectez uniquement les données strictement nécessaires. Informez clairement vos clients du traitement de leurs données personnelles. Donnez aux clients la possibilité de s’opposer au traitement de leurs données. Envisagez des alternatives à la communication personnalisée, telles que l’utilisation d’un langage neutre. En bref
Le jugement de la Cour de justice est une clarification importante des règles de communication personnalisée. Les spécialistes du marketing doivent vérifier attentivement si la collecte du titre ou le sexe des clients est vraiment nécessaire et est conforme au RGPD.
Bron: Sirius Legal