« Depuis près de deux semaines, la population de Gaza est privée de toute livraison de carburant, de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres produits essentiels. La maladie se propage. Les approvisionnements diminuent. Des gens meurent », a-t-il dit lors d’une conférence de presse au Caire aux côtés du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry.
M. Guterres est au Moyen-Orient pour assister aux préparatifs de l’ONU afin de pouvoir apporter un soutien massif à Gaza.
« Un moment de crise profonde »
Il se trouve là à ce qu’il a décrit comme « un moment de crise profonde… sans précédent dans la région depuis des décennies », déclenché par les attaques « atroces » du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui ont entraîné le siège et les bombardements incessants de Gaza par Israël.
Il a souligné le bilan toujours croissant des civils, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants, mais aussi des journalistes, des agents de santé et bien d’autres, y compris le personnel des Nations Unies.
Le chef de l’ONU a appelé à deux actions humanitaires immédiates face à la catastrophe humanitaire.
« Au Hamas, pour la libération immédiate et inconditionnelle des otages. À Israël, pour un accès immédiat et sans restriction à l’aide humanitaire afin de répondre aux besoins les plus élémentaires de la population de Gaza.
Il a également appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour contribuer à leur réalisation.
“Laissez-moi être clair. Le peuple palestinien a des griefs légitimes et profonds après 56 ans d’occupation. Mais aussi graves que soient ces griefs, ils ne peuvent justifier des attaques terroristes”, a-t-il déclaré.
“Et aussi épouvantables que soient ces attaques, elles ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien.”
Acheminement de l’aide en toute sécurité
M. Guterres a souligné la nécessité d’un accès humanitaire rapide et sans entrave à Gaza, où quelque deux millions de personnes ont besoin d’une aide urgente.
« Nous avons besoin de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant maintenant. Nous en avons besoin à grande échelle et nous avons besoin qu’il soit durable. » il a dit.
« Ce n’est pas une petite opération qui est nécessaire. Il s’agit d’un effort soutenu visant à fournir une aide humanitaire à la population de Gaza. En termes simples, cela signifie que les humanitaires doivent pouvoir acheminer l’aide et ils doivent pouvoir le distribuer en toute sécurité.»
À cet égard, il a déclaré que l’aéroport égyptien d’El Arish et le terminal de Rafah, le seul ouvert vers Gaza, « ne sont pas seulement essentiels, ils sont notre seul espoir » et « les bouées de sauvetage » pour les gens là-bas.
Il a également mis en garde contre le risque de débordement de la violence si la situation perdure.
Le Secrétaire général a félicité l’Égypte pour être « un pilier de la coopération multilatérale et un pivot pour aider à désamorcer les tensions et à atténuer la douleur et la souffrance humaine colossale ».
M. Guterres devrait participer ce samedi à un sommet international sur Gaza convoqué par le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi.
